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Créé le : 27/07/2008 15:06
Modifié : 18/03/2012 16:44

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La chute du Mur : 20 ans après

11/11/2009 12:32

La chute du Mur : 20 ans après


1989-2009 : L’EUROPE DU CONTRE-SENS
L’effondrement du système soviétique et la chute du mur de Berlin fondèrent t-ils l’Union Européenne, quatre ans avant le traité de Maastricht ? On ne cesse et on ne cessera de nous le répéter à l’occasion du vingtième anniversaire.
A coup sûr, l’écroulement à l’Est démontra la puissance de l’économie de marché et de la liberté comme principe social face au totalitarisme, qui n’eut plus comme ressource qu’un véritable sabordage. Voulant lâcher du lest pour sauver l’essentiel au cœur de l’empire russe, Michaïl Gorbatchov fit de l’Europe une monnaie d’échange avec l’Ouest. Mais l’ouverture progressive projetée par ses alliés réformateurs se transforma instantanément en débâcle, qui devait tout emporter.
On a pu dire que sans l’initiative gorbatchévienne, rien n’eut été possible, que le changement au sommet fut la clef de la formidable révolution pacifique qui mit fin à la guerre froide. Et sans doute, sans la levée de l’hypothèque militaire et nucléaire, les rythmes et les modalités du bouleversement en eurent été très différents et retardés. Mais la fin du système soviétique en Europe de l’Est n’en était pas moins inéluctable. Son échec était programmé dès les années cinquante avec les soulèvements de Berlin et de Budapest, puis avec la tragédie de Prague en 1968, et avant que le double pouvoir en Pologne en annonce les ultimes craquements.
On nous dira aujourd’hui que les mérites et l’attrait intrinsèques du capitalisme triomphant ont permis ce changement d’époque, et c’est naturellement une part importante de la vérité. Mais l’Union Européenne, championne tout azimut de l’économie mondialisée et de la techno-gouvernance bureaucratique sera évidemment bien en peine de se souvenir qu’il y eut d’autres moteurs tout aussi puissants à cette clôture finalement heureuse de la guerre froide. En 1953 et en 1989, ce furent les Allemands de l’Est qui furent les éléments moteurs des premières fissures comme du collapsus final. Et dans l’intervalle, plusieurs centaines payèrent de leur vie ce “vote avec les pieds” qui poussa plusieurs millions d’entre eux à fuir en RFA avant que le Mur de Berlin ne soit érigé et ferme définitivement la frontière. Car c’est évidemment en Allemagne que le sentiment d’oppression fut paroxystique, puisque que c’est là que le rideau de fer sépara hommes et femmes d’une même nation, alors qu’il respecta ailleurs, peu ou prou, les frontières antérieures. Véritable verrue au cœur de l’Europe soviétisée, la RDA adopta logiquement un régime encore plus caricatural et désincarné qu’ailleurs pour justifier cette partition. Bâtir une seconde Allemagne, qui eut été l’antithèse de l’Allemagne réelle présentée comme organiquement coupable du nazisme, s’est avéré une utopie et une abstraction sans avenir. Outre que le discours stalinien ne put jamais faire totalement oublier ni la politique de la “troisième période” qui contribua si fortement dans les années vingt à la venue de Hitler au pouvoir, ni le pacte germano-soviétique, elle s’est heurtée à cette réalité profonde, tenace, faite du sentiment d’appartenance à ce mélange complexe d’histoire, de langue, de culture, de souvenirs d’enfance et de rêves d’avenir, de raison et d’émotion. C’est plus qu’ailleurs en Allemagne qu’on eut pu imaginer l’idée nationale éradiquée en raison de la monstruosité nazie. C’est au contraire, en raison même de la puissance du sentiment national que l’Allemagne fut l’épicentre de l’effondrement de l’ancienne Europe de l’Est, et c’est dans les brèches ouvertes à l’Eté 1989 que les Allemands de l’Est décidèrent de fuir en masse, donnant ainsi le coup de grâce au mur de la honte, puis à tout le glacis soviétique. “Wir sind dasVolk” se mua naturellement en quelques semaines en “Wir sind ein Volk” pour précipiter en une fraction d’histoire une réunification encore impensable dix ans auparavant.
L’échec social et économique du monde soviétique s’est alors conjugué avec son incapacité à penser la nation, véritable point aveugle du marxisme, dans sa genèse comme dans sa dégénérescence totalitaire. Au cœur des soulèvements de Budapest et de Prague, il y eut le même refus de l’oppression nationale, le même refus de voir l’histoire de ces peuples, si intimement arrimée avant 1945 à celle de l’Europe de l’Ouest, remplacée par la logomachie d’une lutte des classes censée transcender l’histoire réelle.
L’Union Européenne est aujourd’hui à plus d’un titre aveugle et amnésique sur les circonstances historiques réelles de sa naissance. Sa volonté de passer par dessus les nations, en continuant à agiter le passé nazi comme un spectre toujours souterrainement à l’oeuvre, se heurtera à sa manière aux mêmes impasses qu’hier l’Europe de l’Est.
Cette impasse est d’autant plus inéluctable que sa réduction de l’histoire à une mécanique institutionnelle, à une démocratie habermasienne sans attache nationale, se conjugue avec l’uniformisation marchande de toute la société. Or, si il ya aujourd’hui encore en Allemagne une certaine “Östnostalgie”, dont témoignent en partie les scores de “Die Linke”, c’est parce que l’Europe de l’Est d’avant la chute du Mur avait, en dépit des régimes dictatoriaux, avait gardé ce parfum tout droit sorti des années vingt et trente d’un monde où tout n’était pas encore vendu, où la finance inhumaine n’essayait pas de tout recouvrir, où la vie quotidienne avec ses particularismes et ses traditions, ses villes sans publicité, semblaient en continuité avec un passé vivant. Une “société civile” avait survécu au fascisme, à la guerre et à l’occupation soviétique et elle prit conscience de façon sans cesse croissante du profond fossé d’avec un pouvoir devenu encore plus artificiel et étranger que du temps de Franz Kafka. Véritable paradoxe du monde bureaucratique de l’Est d’autrefois, cette “société civile” aura contribué à stabiliser les régimes avant de basculer dans l’opposition.
Or, la logique oligarchique qui s’est installée dans l’Union Européenne, faite de technocratisme, de mépris des nations et d’intérêts financiers bien compris, génère aujourd’hui le même rejet progressif, ce même sentiment qu’il y a « eux et nous », et dont témoigne l’abstention massive et persistante à tous les scrutins européens.
L’Union Européenne, digne des trois petits singes chinois, ne voit pas, n’entend pas, et n’a rien à dire. Elle est, quoiqu’elle en dise, elle aussi héritière de la deuxième guerre mondiale, où des logiques d’empire tentèrent de faire disparaître les nations d’Europe rendues en elles-mêmes responsables des deux conflits mondiaux.
Sa négation des nations, sa volonté farouche de remplacer l’histoire réelle par une mécanique économique de concurrence sans limite et sans frontières la conduira à sombrer comme le bloc de l’Est autrefois. Il nous reste pour autant à penser une autre histoire européenne, faite de nations libres et solidaires, pour que la page se tourne.
 
François MORVAN - 7 novembre 2009





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